Chat forestier – Chat sauvage Felis silvestris Schreber, 1775

Chat sauvage Felis silvestris Schreber, 1775 © PNR Chartreuse
Le soleil de juillet décline sur cette prairie des coteaux du Guiers fraîchement fauchée. Dans l’herbe rase entre les andains, un gros chat jusqu’alors immobile vient de bondir sur sa proie. Après de brefs regards de part et d’autre il s’éloigne en direction de la forêt avec un campagnol dans la gueule. Sa queue longue et épaisse terminée d’un manchon noir et barrée de quelques anneaux bien visibles, sans rayure dorsale, laisse penser à un chat forestier : le chat sauvage.

Comment le reconnaître ?
Contrairement aux chats domestiques, qui possèdent des pelages très variés, le chat forestier a un manteau invariant brun assez touffu avec une épaisse queue ornée d’anneaux bruns foncés.
Il est extrêmement discret et facilement confondu avec un chat domestique. Il est en moyenne un peu plus grand que ce dernier, avec une queue plus longue, une raie dorsale ne se prolongeant pas sur la queue, des flancs fauves aux rayures peu marquées (sauf chez les jeunes), une queue épaisse terminée d’un manchon noir et rayée de quelques gros anneaux bien visibles. L’« hybridation » avec le chat domestique étant possible, les analyses génétiques permettent en cas de doute sur les caractères physiques de distinguer les deux espèces.

Où vit-il ?
Solitaire, les contacts entre individus se limitent à la reproduction, le territoire d’un mâle est de l’ordre de 5 km2 et peut recouper le territoire de plusieurs femelles (de l’ordre de 2 km2). Il aurait du mal à subsister en hiver au-dessus de 1000 m d’altitude du fait du manteau neigeux, mais sa présence dans les Préalpes étant récente, beaucoup reste à découvrir sur son mode de vie en montagne.

Taille : Mâle : 57 – 61 cm, Femelle : 51 – 57 cm (sans queue)
Poids : 3 à 6 kg
Longévité : 13 – 14 ans
Reproduction : mi-décembre — mi-août
Alimentation : 80 % de rongeurs
Altitude : <1 000 m
Répartition : Autrefois présent dans toute l’Europe, l’Asie Mineure et le Caucase. Son aire de répartition s’est largement réduite au cours du 19e siècle du fait du morcellement des milieux forestiers, de la chasse et du piégeage. Le quart nord-est de la France abrite actuellement une des plus importantes populations européennes, avec le piémont pyrénéen, l’Espagne, l’Italie, l’Europe de l’Est et les Balkans. Depuis l’après-guerre, on assiste à un lent processus de recolonisation en France. Dans notre région l’espèce occupe le Jura, le Bugey et les secteurs proches du Nord-Isère (Isle Crémieu). La première mention de l’espèce en Chartreuse en 2006 dans les gorges de Crossey constituait alors la limite sud-est de la répartition connue.


*Action parc : En 2009 une série de prospections avait été réalisée à l’initiative du Parc par la LPO, mais n’avait pas pu montrer la présence de l’espèce. En 2017 un travail de suivi à partir de pièges photographiques a été mené par un agent du Parc avec l’aide d’un réseau d’observateurs regroupant agents de l’ONF et bénévoles, en lien étroit avec l’ONCFS notamment pour les aspects d’identification et de génétique. Les données collectées ont permis de montrer le retour du chat forestier et sa reproduction sur l’ensemble du territoire, jusqu’à 1500 m d’altitude au moins en été.

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© textes : Jérôme Bailly © photo : PNR Chartreuse et Lviatour [CC BY-SA 3.0  (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], from Wikimedia Commons

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